Quand on aime les teintures et la symétrie; on adore les shibori . Une infinie de possibilités s’offre à nous à partir de cette merveilleuse technique.
Définition:
« Le shibori est une technique japonaise de teinture à réserve par ligature sur tissu. Elle est aussi connue sous les termes de « tie and dye » ou de « renoué ». »
Provenance:
« Au Japon, cette technique date du VIIe siècle, et jusqu’au XXe siècle, au pays du soleil levant, on utilisait la technique du Shibori sur de la soie ou du chanvre puis ensuite sur du coton. Les tissus étaient teints généralement avec de l’indigo. »
Mais plus exactement quels sont les gestes? Et plus précisément ça donne quoi?
« Il s’agit de plier, plisser, compresser, coudre, froncer, ligaturer, nouer, encapuchonner, enrouler, chiffonner,ficeler ou encore comprimer le tissu dans le but d’empêcher la teinture d’atteindre certaines parties. Ces parties isolées sont désignées sous le nom de : réserves.
Pour révéler ses motifs, la teinture à réserve travaille le tissu en relief : ligature, couture, pliage, compression… cet art ancestral est universel. Un patrimoine de l’humanité. Dans un premier temps, il faut créer des réserves avec des outils tels que corde, bouts de bois, ficelle, élastiques, serre-joints, etc. Ensuite on teint le tissu. Finalement, on le rince abondamment afin d’enlever l’excédent de teinture et on défait les nœuds et ligatures. Les endroits protégés par les nœuds et les fils apparaissent blancs, alors que d’autres parties du tissu seront teintes. C’est la juxtaposition de zones teintes et de zones non-teintes qui crée un motif, une répétition, une composition graphique. Ces différentes techniques donneront des résultats variant en fonction de l’épaisseur de la fibre, de la dimension de la pièce, de la durée de la teinture et de la température du bain de teinture, de la tension du fil sur le tissu, etc. »
D’autres termes pour le désigner:
« Le vocabulaire employé dans différents coins du monde pour désigner ces techniques : Au Japon … … Shibori En Inde… … Bandhani pour les nouages En Inde … Leheria pour les enroulements noués En Indonésie… … Plangi pour les ligatures En Indonésie……Tritik pour les coutures et le fronçage En Amérique du sud… Amarras En Afrique…? »
1 PLIAGE ET COMPRESSION
Seamless . Technique shibori tie-dye couleur indigo sur soie blanche
Le principe de base de la compression est simple. On se sert d’outils tels que serre-joints, bouts de bois, pinces. On exerce une pression sur le tissu plié avec l’outil, ce qui a pour effet d’empêcher la pénétration du colorant dans la fibre. Les variantes de cette technique sont nombreuses. Les différentes méthodes de pliages et de compressions permettent un résultat géométrique élaboré, répétitif, avec beaucoup de définition et de régularité. Au Japon : « Itajime » et « Kyokechi ». En Chine : « Jia-xie »
Une de mes techniques préférées est de saucissonner un tissus de biais autour d’une bouteille de vin.
On rentre dans un shibori ultra géométrique et moderne, avec le dégradé au niveau des plis on peut se laisser imaginer les nefs de boromini de l’époque baroque.
C’est ce que j’ai réalisé préalablement juste en dessous de ma sérigraphie sur l’image suivante.
Shibori + sérigraphie
@Jeyme Dvsrt
Avec un jeu de superposition d’encre mat et nacrée. Une de mes réalisations personnelles préférées.
2 TECHNIQUE DU NOEUD DE KAMOSAGE :
Technique simple.
On se sert d’un fil, d’une corde, de soie dentaire ou d’un élastique pour exercer une pression sur le tissu. Une attention particulière est nécessaire au moment du nouage : un fil peu serré laissera passer le colorant. Il est préférable de marquer le tissu avec une craie ou un crayon (encre fugitive) avant de procéder au nouage afin de mieux se repèrer. Les éléments formés sont composés de lignes, de points, de cercles et de carrés. Il est intéressant d’exploiter le format de ces éléments : du miniature au gigantesque!
Il sera utile d’apprendre à exécuter le nœud kamosage. Un nœud qui se défait facilement en tirant sur le fil, d’un seul petit coup sec. Le fil de soie dentaire est particulièrement approprié pour ce type de réserve.
Variantes :
On peut nouer à la base d’un objet enfermé dans le tissu. Ex: bille, pois, grains de riz. On peut faufiler le contour d’une forme, ensuite froncer le tissu et nouer à la base. Une plus grande variété de formes est ainsi rendue possible en combinant couture à la main et nouage.
Encapuchonner : on recouvre une partie du tissu avec un morceau de plastique que l’on noue à la base avec du fil, de la corde ou un élastique. On obtient ici une forme pleine comme réserve, et non un simple anneau.
3 TECHNIQUE DE RESERVE PAR COUTURE À LA MAIN ET COUTURE À LA MACHINE
Cette technique offre la possibilité d’obtenir une variété plus grande de motifs : allant de l’abstrait au figuratif. Cette technique désigne tout travail s’effectuant avec le fil et l’aiguille. Les points de couture sont complétés, le tissu est froncé et les fils sont noués.
Les artisans japonais maîtrisaient déjà cette technique au début du 14e siècle. En pliant le tissu ou en changeant le point de couture on obtient des variations. Le point droit est le principal point de couture utilisé. Meilleurs résultats sur des tissus minces. Le fil utilisé doit être suffisamment solide afin de ne pas se briser lorsque le noeud est effectué. Quand on utilise un fil double, il est facile de le nouer. Si on mouille le tissu avant de le teindre, la réserve sera davantage protégée. Possibilité d’utiliser la machine à coudre et le fil de rayonne qui est fragile lorsque mouillé. Lorsque viendra le temps de défaire les coutures, les fils cèderont facilement sans avoir à utiliser le découseur. Il faut préalablement plié le tissu sur lui-même plusieurs fois ou encore utiliser des retailles de tissus afin d’obtenir un « coussin » de tissu, la pièce que l’on veut teindre étant placé sur le dessus et/ou le dessous de la pile. Possibilité d’obtenir différents effets selon le point utilisé.
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